Les oiseaux font leurs nids, les lapins sont en rut,
Les légumes nous reviennent pour défier le scorbut.
La tulipe fringante fait de l’œil aux abeilles
Et la nique aux lilas encore dans leur sommeil.
Alors que les grenouilles ne rêvent que de têtards,
Mon esprit bucolique se grise des nectars
Que la nature coquine ressort de son corsage
Et dans sa grandeur d'âme distille comme des messages.
La ronde des saisons à l'humeur vagabonde
Nettoie les ciels d'orage, les morsures du monde.
La nostalgie parée de ses plus beaux atours
Dessine un arc-en-ciel qui éclaire mon retour.
Le printemps, par ma main, t'offre ces quelques œufs
Qu'il ne faut pas brouiller pour faire des heureux.
Si, comme dit le proverbe, un œuf vaut bien un bœuf,
Alors je beuglerai pour te faire une teuf.
Lourd bovin que je suis et qui pour toi vacille,
Je me ferai poids plume pour ne briser coquille.
Mon rauque meuglement qui n'a plus de rancœur
Voudrait d'un chant d'espoir reconquérir ton cœur.