Quand le flou artistique au delà du miroir
Entrouvre une porte au rêve, l'univers de reflets
Qui charrie mes pensées me laisse parfois accroire
Que la faim d'aimer n'est pas encore essoufflée.
Comme la braise sous la cendre qui résiste à la nuit,
Comme la rose de l'aurore qui attend le soleil,
Les friponnes idées folles qui viennent tromper l'ennui
Espèrent le doux frisson des envies qui sommeillent.
Au fond de ma poitrine, des flammèches entêtées
Entretiennent un foyer qui se consume d'espoir,
Bravant la déraison et les contrariétés,
À l'affut du hasard et de son bon vouloir.
Car l'Amour ne sied pas à l'amour calculé
Et ne s'embarrasse pas d'infinis arguments,
Sa force est de défier les clichés éculés,
Saisir au ventre avec la puissance d'un aimant.
Quand on clôt les paupières, oubliant le décor,
Quand la musique des sens improvise un chorus,
Démesure de l'esprit et folie douce des corps,
On abandonne son âme dans les bras de Vénus.