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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 13:38
Poème : Les barbus et le pinson

« S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu » Cioran

Les Afghans devront-ils se boucher les oreilles

Au concerto du vent et au chœur des abeilles ?

La musique est partout dans les soupirs de l'air
Comme dans le ruisseau qui charrie de l'eau claire.

Les barbus ont la haine ancrée dans leurs viscères

Pour toute forme d'art susceptible de plaire.

La « ruine de l'esprit » par des « discours futiles »

Dévie de la piété et de la foi servile.

Le moindre si bémol crispe la face hirsute

Des enturbannés qui tuent les joueurs de luth

Et ferment les écoles où l'on apprend le chant,

Dont l'interdit pourtant est absent du Coran.

Une voix cristalline est une catastrophe

Effacée au tempo de la kalachnikov,

Le larynx n'est pas fait pour chanter le péché

Mais pour prier Allah ou bien être tranché.

L’univers musical de l'islam est si riche,

Comment imaginer que l’Éternel s'en fiche ?

Un même dieu peut-il condamner la musique

Et créer le pinson et son chant mélodique ?

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 13:35
Poème : Adam, ou Le puceau à la feuille de vigne

Ève, toujours à poil, émoustillait Adam.

Le pauvre, n'ayant pas l'expérience du sexe,

Étudiait par quel bout entreprendre la dame,

La peur de se planter lui filait des complexes.

 

Pour goûter à la chair exhibée par la belle

Pas question de passer pour un mec défaillant !

Mais quand Dieu lui parla de Caïn et d'Abel,

L'idée d'être papa le rendit chaud bouillant.

 

Lors, il se résolut, pour la jolie geisha,

À braver l'interdit, heurter la Providence.

Afin de la pécho, il fallait qu'il péchât,

La pomme il bouffa donc, fruit de la délivrance !

 

« Pour procréer » dit-il « faut-il vraiment qu'on aime ? »

« Pas de plan B dit-elle, il va falloir qu'on baise

Pour éviter qu'un jour ils rient à Bethléem,

En se foutant de nous, d'une erreur de Genèse ».

 

Le puceau de l'éden attendait d'Ève un signe,

Elle pencha la tête et jeta un coup d’œil,

Rassurée en touchant le pétiole de vigne,

Elle sentit qu'Adam était dur de la feuille !

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 13:32
Poème : Ève,  ce fruit non  défendu  (Dieu merci !)

La femme est un verger aux fruits appétissants

Que l'homme sensuel a plaisir à goûter,

Tentation du Divin, plaisir rafraîchissant,

L'éden au féminin, en bouche est velouté.

 

Ce savoureux bonheur exalte les papilles,

Sublime l'appétit des printemps d'amourettes

Et l'offrande céleste embaumée de vanille,

Balade gustative, invite à la cueillette.

 

Chaque femme est unique, en couleur, en arôme,

Elle propose un goût sans pareil qui séduit

Toujours différemment. Dommage que les hommes

Soient trop souvent friands de salades de fruits !

 

Mais que ce soient melons, pommes, poires ou dattes,

Dégustés goulûment ou croqués avec classe,

Les fruits sont bien meilleurs cueillis de fraîche date.

Moi, mon péché mignon, c'est les manger sur place !

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21 janvier 2022 5 21 /01 /janvier /2022 13:26
Poème : J'en parle avec Mango*

« Il y a plus de distance d'un homme à un autre qu'il y en a d'un homme à un animal » Michel de Montaigne

L'animal finit-il où commence l'humain ?

Depuis peu il n'est plus plus perçu en tant que chose

Mais comme être émotif. Pour ce parent lointain,

Si proche en vérité, la lumière s'impose.

Maltraité, exploité pendant des millénaires,

Il est l'heure d'aider ce voisin historique

À vivre dans la paix et en vrai partenaire

Pour enfin le sortir de l'étau du tragique !

Lorsque l'homme s'écrie « Vive la liberté »

C'est la sienne qu'il met en choix prioritaire,

Bien qu'elle fût donnée à l'animalité

Avant que sa foulée vienne arpenter la terre.

L'animal domestique est un joli miroir

Dans lequel on apprend la caresse des yeux,

La faune sauvageonne entonne un chant d'espoir

Lancé au genre humain comme un cadeau précieux.

Pour services rendus et sévices subis

Par un être, sensible au bien autant qu'au mal,

Drapons avec honneur dans de dignes habits

L'affection attendue qu'on doit à l'animal.

À deux ou quatre pattes il mérite un royaume,

À l'intérieur duquel son instinct le conduit,

Et s'il ne rêve pas d'être au niveau de l'homme,

JAMAIS il ne pourra tomber plus bas que lui !

 

* Mango est la personne poilue et à quatre pattes qui vit avec moi et qu'on appelle communément chien.

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 13:06
Poèmes : Pommes d'amour

Architecture en courbe et en noble puissance,

Elles savent choquer et entrer dans la danse,

Figures du désordre et de l'insoumission,

Les fesses insurgées sont dans la transgression.

 

Monts d'orgueil provocants abritant la vallée,

Pleine lune en nuit blanche aux songes refoulés,

Ces deux pommes d'amour disent à l'infini

Les fantasmes d'un monde accablé d'insomnie.

 

Tentations du démon et muses des artistes,

Qui, en manque d'éros, se muent en alchimistes,

Elles marient sans mal le pinceau et la toile,

L'archet et le violon et tutoient les étoiles.

 

Esthétique infernale, épousée par la main,

Elles ont honoré les nobles parchemins.

On tombe sur le cul devant ces formes rondes

Pour qui, à s'en damner, on remuerait le monde.

 

Chutes de reins rêvant de folles chevauchées,

Au diable les bigots qui n'y voient que péchés,

Vous êtes le Saint Graal, bonbons sur le gâteau,

Mon repos du guerrier... Je vous rejoins tantôt !

 

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25 août 2021 3 25 /08 /août /2021 14:54
Poème : Elle fumait

Assise au coin du bar, rêveuse elle fumait,

Des pétales valsaient dans ses yeux embrumés,

Nonchalante, elle ouvrait ses lèvres pailletées

Pour parer ses soupirs de spirales bleutées.

 

La braise de son rouge a brûlé mon regard

Qui s'est soudain voilé du bonheur des hasards.

Un sourire en silence, un geste de la tête,

Sa main tendue vers moi m'offrait sa cigarette.

 

J'ai accepté l'offrande. En proie à un vertige,

Paupières fermées et cerveau en voltige,

J'ai pris une bouffée....c'était comme embrasser

Sa bouche au moment même où un ange passait.

 

Le temps de retrouver mes esprits, cœur battant,

De revenir au monde où le réel attend,

Après l'instant magique où elle est apparue,

Mes yeux se sont rouverts. Elle avait disparu !

 

Depuis ce jour je vis avec ma dépendance

Et cherche l'inconnue, objet de mon errance.

Assis au coin du bar, j'attends qu'elle s'arrête.

J'aimerais tant lui rendre enfin sa cigarette !

 

© GP

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25 août 2021 3 25 /08 /août /2021 14:51

Vision paranoïaque éprise de malsain,

Le complot, avorton d'un ventre obscurantiste,

Se vautre en frustration dans de sombres desseins

Et nourrit le cerveau des conspirationnistes.

 

Tout comme les dévots à tendance sectaire,

Les complotistes croient en un pouvoir suprême

Détenu par des gens qui règnent sur la Terre

En ayant mis au point un mondial stratagème.

 

Dans un désir malin, étayé par la haine,

Un déni de l'histoire, abreuvé par l'intox,

Ils gavent leurs propos de sinistres rengaines

Et, par des tromperies, masquent leurs paradoxes.

 

Illuminés pervers aux pulsions narcissiques,

Surdoués en bêtise et incongruité

Ils enduisent de fiel leur vile rhétorique

Et dégueulent en chœur des contre-vérités.

 

Notre pays, issu de l'instinct des Lumières,

En science et médecine eut un temps de l'avance,

Trahi par ses leaders et aux mains de sorcières,

Le voici lentement qui sombre en ignorance.

 

La désinformation engendre des conflits

En incitant le faible à singer le vautour.

Tissons des draps de paix pour habiller les lits

Et ourdir entre amants le complot de l'amour !

 

© GP

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 14:08
Poème : L'amour dans tous ses états

L'acte d'amour s'adapte aux humeurs des humains,

Ses manifestations varient au gré du vent ;

Avec panache ou pas, il prend mille chemins,

Mu par des plans auxquels il obéit souvent.

 

De vieux mâles s'y plient par souci de santé,

Ils lèguent au passé leur ardeur de jeune homme

Et à l'oubli du temps les ébats pimentés,

Mais se piquent d'avoir une prostate en forme.

 

Les couples libérés célèbrent la voiture

Qu'ils viennent d'acquérir. Le levier de vitesse,

Toujours très mal placé, oblige à des postures

Qui donnent la vedette aux pirouettes de fesses.

 

Si l'un des deux conjoints, fidèle imprudemment,

Se retrouve cornu à en tomber par terre,

Couvert de rage il prend maîtresse ou bien amant

Pour s'envoyer en l'air et venger l'adultère.

 

Bien que leur partenaire ait l'haleine de phoque,

Certaines se dévouent pour aider au sommeil ;

Il faut savoir livrer la bagatelle ad hoc

Et feindre si c'est lui qui possède l'oseille !

 

Pour d'aucuns, sous la couette on se réconcilie

Après s'être écharpé. Au bout de deux roulades,

Le nirvana s'invite aux draps de la folie...

Au saut du lit attend la prochaine engueulade !

 

Des hommes vieillissants, libido épuisée,

Pour pallier leur faiblesse, invitent des copains.

Quitte à être cocu, autant l'organiser

Et choisir suppléant fougueux comme un lapin !

 

Mais moi j'ai ma Stella, belle comme un soleil,

Elle est là et m'émeut, sans fard et sans atours

Dans une passion simple à nulle autre pareille !

Elle me dit « je t'aime » et nous faisons l'amour.

 

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 14:04
Poème : Les vieux amants

Les ans rident la peau mais ne rident pas l'âme,

Craintes et désespoirs peuvent ternir la flamme

Mais l'imagination, la puissance émotive,

Permettent aux passions de rester inventives.

 

En amour on est vieux si l'idéal est mort,

Si le doute rend flous les clins d’œil de l'aurore,

En amour la jeunesse est un état d'esprit,

Un émerveillement tout le temps réappris.

 

La caresse des lèvres épouse avec lenteur

La rondeur assumée des années de bonheur,

La patine du temps donne aux mains élimées

La douceur qui convient pour les peaux abîmées.

 

Le cœur des vieux amants bat autant qu'autrefois,

Les pattes-d'oie avouent trahir de doux émois,

Le désir n'a pas d'âge, il met sa signature

Dans les yeux enfiévrés partis à l'aventure.

 

Les mots de transgression confiés paupières closes,

Les images taboues et les gestes qu'on ose

Entretiennent le feu d'un souffle interminable.

Seuls les inhibés croient aux amours raisonnables ! !

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 14:01
Poème : Le crépuscule des vieux

Le soleil d'autrefois, las d'être mon hiver,

Émiette sur ma peau ses taches de vieillesse

Et vient ternir mon corps sous mon œil entrouvert,

Qui cherche dans les nues les ciels d'antan en liesse.

 

Dans les faisceaux du temps j'existe à contre-jour

Telle une fleur fanée, qui secoue ses pétales

Pour se débarrasser de ses membres trop lourds,

À l'approche tendue du dernier récital.

 

Les haillons de la vie déshabillent mes rêves

Et jettent ma mémoire avec le linge sale,

Les vieux souvenirs fuient la menace du glaive

Suspendu au-dessus d'un néant abyssal.

 

Quand mon ombre s'évade, affranchie par la nuit

Sous la jupe des arbres, un fouet de branches basses

Cingle ma peau flétrie par la peur et l'ennui

Et rappelle à mes ans le poids de ma carcasse.

 

Le destin suit son cours comme un chien suit son maître

Et efface les pas de mes sœurs de hasard

Dans un monde où l'amour a fermé ses fenêtres ;

Je me retrouve seul, fantôme d'homme épars.

 

Les baisers de la vie, papillons éphémères

Perdus dans l'illusion d'une inconsciente fuite,

Caressent les années de leurs ailes légères

Sans savoir que demain arrive bien trop vite.

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