Un être humain sur dix souffre de la famine.
La faim à notre époque est une tragédie
Et une honte qui n'attriste pas la mine
Des vils charognards que la misère enrichit.
Dès que la dignité humaine est mise au ban,
L'argent du capital, baigné du sang des morts,
De la sueur des femmes et du cri des enfants,
Grossit dans le silence odieux des coffres-forts.
Il est dur de survivre au garde-manger vide,
Les souffrances aiguës des entrailles tordues
N'offrent aucun écho aux oreilles cupides
Des nantis assoupis sur leur ventre dodu.
On préfère s'armer et préparer la guerre,
Consacrer des fortunes à des causes funèbres
Au lieu d'écouter les ventres creux de la Terre,
Dont la douleur se fond dans l'ombre des ténèbres.
Nos savants et chercheurs ont divisé l'atome,
Ils vont certainement visiter Mars demain,
Mais, malgré les progrès de la science, les hommes
N'ont pas encore appris à diviser le pain !