La débauche avait pris son âme débraillée
Et il se fourvoyait en quêtes égarées.
Dans l'épaisseur des nuits, il partait ferrailler
Sur la moiteur des corps de femmes libérées.
Un matin résonna le signal obstiné
Des cerisiers en fleur, des senteurs enivrantes,
De la rosée nouvelle à l'aube devinée,
Des paupières s'ouvrant sur la lueur naissante...
Jolie n'est pas le mot, elle était très prudente
Et s'était arrêtée au bord de la beauté,
Deux yeux noirs transperçaient sa pâleur obsédante
Sur laquelle dansaient des mèches frisottées.
Leurs doigts se sont mêlés dans les ombres du soir
À la faible clarté d'un feu de bois complice,
Alors que devant eux montait un chant d'espoir,
Une mélodie nue sans aucun artifice.
Lorsqu'il posa la main sur son corps dénudé
Et frôla le velours de sa peau insolente,
Il comprit dans l'instant que sa vie dépendrait
Du frisson qui conquiert telle une déferlante.
Pendant qu'il dessinait des lendemains fleuris
Elle s'endormit là, tout son corps enlisé
Dans le tiède abandon du sommeil qui sourit,
Le visage rougi de leur dernier baiser.