Un pinson au cœur tendre aimait une mésange.
Quand la belle dansait, il chantait en échange,
Leurs caresses mêlaient la danse et le ramage
Et noyaient de douceur l'éclat de leur plumage.
Le printemps a béni cet instant de leur vie
Et remis le couvert de l'amour desservi,
Le désir, inondé de songes romantiques,
A distillé son feu aux étreintes idylliques.
Le mystère des sens a pénétré les chairs
Et a fait frissonner le calme de la terre
Sous le ciel libéré des sanglots de la pluie,
Sur les monts esseulés des étendues sans bruit.
Il conserve en sa peau le goût de ses baisers
Et sur son corps le poids de sa tête apaisée,
Les recoins du passé, dans l'ombre du silence,
Ne peuvent taire hélas les douleurs de l'absence.
Un pinson au cœur tendre aimait une mésange,
Mais elle a préféré la musique des anges.
Elle est partie danser au pays des nuages,
Laissant l'amoureux las, transi dans son plumage.
Parfois, quand le sommeil se dérobe à ses nuits,
Il refait le chemin, pour chahuter l'ennui
Et dépose son souffle au velours de son cou,
Là où dort l'émotion, source des rêves fous.