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18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 15:47
Poème: ¡No pasarán!
Poème: ¡No pasarán!

                              « ¡No pasarán! »

Ce cri est une prière afin d'exorciser

L'horrible bête immonde qu'on nomme peste brune,

Maladie politique qui a galvanisé

Les idéaux racistes, ravivé des rancunes.

 

Progressistes d'Europe, ne baissez pas la tête,

Il est minuit moins une et le climat de haine

Ne cesse d'amplifier, l'histoire se répète,

L'imposture persiste dans ses rêves obscènes.

 

Les revenants d'un monde qu'on croyait disparu

Se comptent désormais par milliers, par millions.

A visage découvert ils s'exhibent dans la rue

Et opposent au progrès une fielleuse rébellion.

 

« Je suis, tu hais, il hait », selon le leitmotiv

Qui les pousse à vomir, à déshumaniser

Nos peuples bigarrés. Pour de tristes motifs

Ils crachent leur venin sur une peau bronzée.

 

Leur doctrine s'appuie sur nombre de faiblesses

De pays subissant les crises économiques,

On entend des sirènes qui trompent la jeunesse

Par un discours truqué, bassement démagogique.

 

On désigne l'intrus, créant la division,

La répulsion de l'autre, la peur du lendemain,

On nous promet la guerre des civilisations,

Cette idéologie n'a pas visage humain.

 

La montée du fascisme n'est pas inéluctable,

Sortons de la réserve et resserrons les rangs,

Nous, les gardiens du temple face à l'inacceptable.

Ils ne passeront pas! ¡No, no, no pasarán!

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 14:20
Poème:L'homme aux semelles de vent (Clin d'œil à A. Rimbaud)
Poème:L'homme aux semelles de vent (Clin d'œil à A. Rimbaud)

Mon chien fidèle à mes côtés, les poings dans mes poches crevées,

Itinérant au long d'une vie faite de rêves inachevés,

Je suis le vagabond lunaire, troubadour vêtu de guenilles,

Usant sur les chemins du temps ma paire unique d'espadrilles.

 

Ma route enjambe des ruisseaux où se reflète un ciel taquin

Qui préside à ma destinée et me joue des tours de coquin.

Azur, moutonné ou pluvieux, il veille à ma quête solitaire,

Conduisant mes pas au devant des riches senteurs de la terre.

 

Je suis un être de fierté qui refuse de tendre la main

Pour une pièce de monnaie ou même pour un bout de pain,

Mon manteau mité sur le dos, le souffle un peu alcoolisé,

Je déclame mes poésies parfois jusqu'à m'en épuiser.

 

Vibrant d'un feu qui brûle en moi, je chante, je pleure et je ris,

A l'occasion je fais aussi du mime ou bien des singeries.

Tout est bon pour illuminer le beau visage des gens curieux,

Démontrer que, par mon talent, le plaisir simple est contagieux.

 

La nuit j'ai comme baldaquin un pont ou le toit d'une grange.

Dans les cartons ou dans le foin je rêve en tutoyant les anges,

Blotti contre mon compagnon qui me voue un amour fervent.

Baladin livré aux étoiles, je suis l'homme aux semelles de vent.

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 20:52
Poème: Le temps qui reste
Poème: Le temps qui reste

« Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard »,

 

 

Nous chante le poète avec un brin d'angoisse.

 

 

Les jours succèdent aux jours sans le moindre retard

 

 

Et nous somment d'avancer comme sous la menace.

 

 

 

 

 

Le temps est une lime qui travaille sans bruit,

 

 

Qui ne nous laisse qu'un destin inachevé,

 

 

Qui propose d'oublier ce que l'on a construit

 

 

Et qu'au fil des années nos mémoires ont gravé.

 

 

 

 

 

Quand l'eau pure du printemps a perdu sa clarté,

 

 

Quand la route de la vie n'est que l'ombre d'elle-même,

 

 

Parce qu'un jour on n'est plus ce que l'on a été,

 

 

Faut-il en accepter la sentence suprême?

 

 

 

 

 

Car le temps qui s'écoule est une simple illusion,

 

 

Une idée pessimiste pour des penseurs funestes,

 

 

Il ne doit son salut qu'à sa prolongation

 

 

Dans un futur qui lorgne sur tout le temps qui reste.

 

 

 

 

 

En ce qui me concerne, le temps c'est comme le pain,

 

 

J'en garde pour demain, ça peut toujours servir.

 

 

Je veux pouvoir manger, boire avec les copains,

 

 

Courir, chanter, et puis mes passions assouvir.

 

 

 

 

 

Je veux user mes yeux à aimer, à charmer,

 

 

Et pousser devant moi la vie, le jour, la nuit,

 

 

Contempler les étoiles à en être camé

 

 

Afin de dissiper les embruns de l'ennui.

 

 

 

 

 

Puis, dans le temps qui reste il y a peut être toi,

 

 

Ta possible présence ressemble à une audace

 

 

Qui me fait avancer, s'invite par devers moi,

 

 

Ravive mon émoi sous ma frêle cuirasse.

 

 

 

 

 

Il me reste des forces pour secouer la vie,

 

 

Hors des sentiers battus foncer dans le décor.

 

 

Viens danser avec moi si tu en as envie,

 

 

La musique s'arrêtera, nous bougerons encore.

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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 23:32
Poème: L'avenir de l'homme
Poème: L'avenir de l'homme

Dans le pays des droits de l'homme, elle n'existait que par défaut.

Osait-elle jouer les frondeuses qu'elle avait droit à l'échafaud!

Considérée comme abritant aussi peu d'âme que l'animal,

Il a fallu qu'elle se surpasse pour s'arracher aux fleurs du mal.

 

La femme a transformé l'histoire, elle a soufflé un vent sauvage,

Dépoussiérant les traditions qui la tenaient en esclavage.

Après avoir toujours été exclue des droits de la cité

Elle est montée à la tribune revendiquer l'égalité.

 

Elle défia au prix de sa vie, pendant plus de deux millénaires,

L'obscurantisme clérical et ses relents réactionnaires

Afin de secouer ses chaînes et devenir une citoyenne,

D'imposer sa féminité grâce à ses qualités humaines.

 

Très souvent victime de son sexe, de ses idées trop humanistes,

Les yeux tournés vers son prochain, la femme est une pacifiste.

Son cœur n'est pas à asservir, il est par contre à conquérir

Par un homme à l'esprit ouvert qui saura lire dans son sourire.

 

Il reste encore des passéistes qui bafouent les droits de la femme

En oubliant qu'elle a souffert, qu'elle s'est sacrifiée corps et âme

Pour donner vie à ses enfants et les éduquer dignement,

Dans un monde assez peu enclin à prendre en compte ses tourments.

 

Ne chantons pas trop tôt victoire, elle a parfois un goût amer,

La liberté ne s'offre pas à des caresseurs de chimères,

Ainsi, luttons main dans la main pour lui bâtir un vrai royaume

Et déclarons comme Aragon, la femme est l'avenir de l'homme.

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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 16:10
Poème: Du goût des lèvres
Poème: Du goût des lèvres

Quand un baiser soleil sent bon le vin d'Espagne

On rêve de voyages par-delà les montagnes.

Le mystérieux nectar que les lèvres se versent

Invite à l'évasion qui surprend et bouleverse.

 

Le baiser réclamé, consenti ou volé,

Une fois accepté, a le don d'affoler

Les cœurs désarçonnés qui soudain accélèrent

Et filent éperdument à des années-lumière.

 

Amoureuse gourmandise ou morsure secrète,

Les souffles communient sur une autre planète,

Célestes épousailles, à distance du monde,

Dont la caresse enlace comme le feu et l'onde.

 

Le baiser fait danser les yeux comme des abeilles;

Toujours renouvelé, à nul autre pareil,

Inspiration divine, création poétique,

Il distille habilement ses charmes érotiques.

 

Les lèvres qui effleurent en laissant leur velours

En disent beaucoup plus que d'infinis discours,

Le poète Maupassant voyait dans le poutou

La meilleure façon de se taire en disant tout.

 

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31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 18:28
Poem: A question of ivory

Without ever slowing down or hastening his pace,

On bushland trails, strides the patriarch.

The dusty sun adorns with water colours

His wrinkled hide whose patina is sparkling.

 

His confident footsteps crash down only to brush shadows.

The graceful weight of his sombre bulk

Which proudly trumpets a denial of heaviness

Awards him the title of wise adventurer.

 

The august pachyderm with his placid nature

Arouses indecent and greedy interest

Although he has won general acclaim

Among men who used him for his robustness.

 

When the elephant stumbles it is like earth capsizing,

When he collapses under the blows of repugnant vampires

We all mourn the loss of our dignity

And we are buried in disgrace to humanity.

 

It is now time for science and ethics

To give all his rights to the epic animal.

He is with all his strength the symbol of life,

The safeguard of our liberty and our survival.

 

For a hunting trophy or an ivory jewel

Some people sell their souls to the devil, refusing to see

That by killing the giant they supply with weapons

The ugliness of a world that will die in tears.

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 17:18
Poème: Histoire d'ivoire

Sans jamais ralentir mais sans hâter sa marche,

Sur les chemins de brousse avance le patriarche.

Le soleil poussiéreux habille d'aquarelles

Son cuir parcheminé dont l'écaille étincelle.

 

Son pas confiant s'abat mais n'effleure que des ombres.

La pesanteur gracieuse de cette masse sombre,

Qui trompette haut et fort son déni de lourdeur,

Lui confère le titre de sage baroudeur.

 

L'auguste pachyderme au caractère placide,

Suscite un intérêt indécent et cupide,

Alors qu'il a gagné ses lettres de noblesse

Auprès de l'homme qu'il sert grâce à sa robustesse.

 

Quand l'éléphant trébuche c'est la terre qui chavire.

Lorsqu'il tombe sous les coups de répugnants vampires,

Nous portons tous le deuil de notre dignité

Et croulons sous la honte faite à l'humanité.

 

Il est temps désormais que la science et l'éthique

Accordent tous ses droits à l'animal épique.

Il est dans toute sa force le symbole de la vie,

Garant de liberté et de notre survie.

 

Pour un trophée de chasse, un bijou en ivoire

On vend son âme au diable en refusant de voir,

Qu'en tuant le géant, on attribue des armes

À la laideur d'un monde qui crèvera en larmes.

 

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 15:14
Poème: Langue de bois (ou Le bal des faux-culs)

Le don de la parole inhérent à l'humain

N'a pas l'heur de tomber dans les meilleures mains,

Les politiciens croient, pas du tout complexés,

Qu'on nous donna le verbe pour cacher la pensée.

 

Ils communiquent par abus de faux-fuyants

Destinés à cacher des desseins peu seyants,

Prennent des airs savants pour taire l'incompétence,

Enjôler l'électeur et gagner sa confiance.

 

Mesdames et messieurs à qui l'on a confié

Les rênes du pouvoir, vous vous disqualifiez

Par vos déguisements, mensonges et fourberies.

Vils bateleurs de foire, vous n'êtes que singeries!

 

Vous faites fi des scrupules en parfaits carriéristes.

Des préoccupations fortement nombrilistes

Salissent votre mission. Foin de vos balivernes!

Au diable les vessies qu'on prend pour des lanternes!

 

Être franc ce n'est pas QUE dire ce que l'on pense,

Penser ce que l'on dit a plus de pertinence.

Mais il faut du courage pour plaire sans maquiller,

Vérité nue est mieux que mensonge habillé.

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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 19:15
Poème: Et mots et camées (Les mots pour le dire)
Poème: Et mots et camées (Les mots pour le dire)

« Les mots sont les passants mystérieux de l'âme »

Disait Victor Hugo dans toute sa sagesse.

Nos grands auteurs français ont régné sur le drame

En surfant sur les mots avec grâce et justesse.

 

On peut manger ses mots ou encore les peser,

En avoir un rebelle sur le bout de la langue,

En ciseler un autre afin de le biaiser

De peur qu'il ne revienne plus vite qu'un boomerang.

 

Syllabes entremêlées, ils décochent des flèches

Qui, imbibées d'acide, se fichent en plein cœur.

Mais ils savent aussi allumer des flammèches

Qui embrasent les passions, aiguisent la belle humeur.

 

Un mot plus haut que l'autre déclenche la colère

Mais les mots doux sont là pour calmer la tempête.

On peut jouer avec, d'humeur primesautière,

Les croiser, les rimer et puis conter fleurette.

 

Les mots chantent la fièvre exquise de notre enfance

Et rassurent les petits qui ont peur dans la nuit,

Ils glorifient le jour, éternelle renaissance,

Avec ses mélodies qui nous sauvent de l'ennui.

 

À vous qui n'aimez pas utiliser les mots,

Qui passez des journées sans dire un traître mot,

Je voudrais simplement vous dire à demi-mot

Qu'ici-bas vous n'aurez jamais le dernier mot.

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 09:16
Poème: La part des anges
Poème: La part des anges

L'ivresse délie ma langue et je me sens poète,

Une ambiance ouatée revigore ma prose,

Les embruns éthérés me transforment en esthète,

Je fais couler l'absinthe entre mes lèvres roses.

 

« C'est le verre de trop » ne cessent de rabâcher

Les gens attentionnés. Mais comment être sûr

Avant de l'avoir bu? Je ne peux pas trancher

Cet intime dilemme sans une déchirure.

 

Mon rapport à l'alcool est histoire d'affection,

Fuir devant lui serait comportement bien lâche,

Juré! Je n'en abuse qu'avec modération

Mais ma fidélité s'applique sans relâche.

 

Je bois pour oublier ma femme et ses amants,

Pour ne plus voir ma gueule qui est souvent de bois,

J'imbibe ma carcasse de breuvages infamants

Et je trinque à l'enfer auquel je voue mon foie.

 

Je bois jusqu'à la lie aux plaisirs illusoires

Tout en levant le verre à ma fuite en avant,

Au manque de courage que reflète mon miroir,

Aux excuses bidon que je brandis souvent.

 

Mes chagrins ont appris à nager dans l'alcool,

Ils ont su faire honneur à mes savants mélanges.

Quand je saisis, hardi, la bouteille par le col,

Pas question de snober la part laissée aux anges.

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