« ¡No pasarán! »
Ce cri est une prière afin d'exorciser
L'horrible bête immonde qu'on nomme peste brune,
Maladie politique qui a galvanisé
Les idéaux racistes, ravivé des rancunes.
Progressistes d'Europe, ne baissez pas la tête,
Il est minuit moins une et le climat de haine
Ne cesse d'amplifier, l'histoire se répète,
L'imposture persiste dans ses rêves obscènes.
Les revenants d'un monde qu'on croyait disparu
Se comptent désormais par milliers, par millions.
A visage découvert ils s'exhibent dans la rue
Et opposent au progrès une fielleuse rébellion.
« Je suis, tu hais, il hait », selon le leitmotiv
Qui les pousse à vomir, à déshumaniser
Nos peuples bigarrés. Pour de tristes motifs
Ils crachent leur venin sur une peau bronzée.
Leur doctrine s'appuie sur nombre de faiblesses
De pays subissant les crises économiques,
On entend des sirènes qui trompent la jeunesse
Par un discours truqué, bassement démagogique.
On désigne l'intrus, créant la division,
La répulsion de l'autre, la peur du lendemain,
On nous promet la guerre des civilisations,
Cette idéologie n'a pas visage humain.
La montée du fascisme n'est pas inéluctable,
Sortons de la réserve et resserrons les rangs,
Nous, les gardiens du temple face à l'inacceptable.
Ils ne passeront pas! ¡No, no, no pasarán!