Le ciel avait hélas fini par s’assombrir
Et l’orage attendu tomba sans coup férir.
Déjà dans ma poitrine ferraillaient les éclairs,
En duo symphonique répliquait le tonnerre.
Mon douloureux dilemme, cet intime vacarme,
Dans une pluie d’averses noya toutes ses larmes.
La boue, en gros torrents, déferla sur mon corps
Pour un autre paraître et un nouveau décor.
Puis l’orage cessa. Reprenant fièrement
Ses atours délaissés et des chemins cléments,
La nature m’engagea à regarder devant,
A emboîter son pas, le nez collé au vent.
Un soir de fin d’automne mes yeux ont défilé
De l’horizon noirci jusqu’au ciel étoilé.
Ce soir là je me suis endormi intrigué:
Comment sera demain? Mélancolique ou gai?
Dans la lumière douce du tout petit matin
Une légère fraîcheur a coloré mon teint
D’une lueur d’espoir. Le froid piquait dehors
Exhortant le soleil à trouver ses accords.
Les matins qui suivirent étaient des lendemains
Gagnés sur le passé et glanés en chemin:
Promesses hésitantes entrouvrant leurs persiennes
Vers une envie d’y croire et de les faire siennes.
Carillon des saisons, reprend ta course folle!
Avec toi je m’enivre, avec toi je m’envole.
Couvre moi de parfums et viens violer ma peau
Car je ne veux connaître ni trêve ni repos.
De l’automne aux mille feux à l’hiver tristounet,
Du printemps remuant à l’été étonné,
Aujourd’hui et demain, et encore plus qu’avant,
N’ayons jamais de cesse de nous aimer vivants!
* Titre inspiré d’un poème de Victor Hugo: «Un soir que je regardais le ciel» (Les Contemplations)
Quand son souffle répond au mien dans une danse