Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juin 2015 5 26 /06 /juin /2015 17:38
Texte: Il était une fois

A l'hiver de sa vie, alors que les teintes fades ne colorent plus ses journées, l'œil du vieil homme retrouve parfois sa brillance lorsque le temps passé le tire par la manche et le ramène à ses années printanières en lui rappelant ses errances aveugles, ses quêtes impossibles, ses folles surprises.

A l'époque, on lui disait, que pour les gens de son âge, l'amour attendait à chaque coin de rue; si c'était vrai, alors il trouvait qu'il tournait sacrément en rond! Certes, il avait vaguement ferraillé, d'un samedi à l'autre, dans la moiteur du corps de quelques femmes libérées, les soirs où son âme débraillée l'emmenait sur des sentiers improbables. Il connaissait durant la semaine la puissante poussée des désirs de jour, des désirs de pleine lumière, des désirs debout, et il l'assouvissait parfois le week-end au cœur des nuits épaisses dans lesquelles il se sentait protégé comme derrière un mur. Il voulait caresser et être caressé parce que l'incurable peur du danger de ne pas plaire était toujours présente et que les caresses le rassuraient. Mais cette vie là n'était qu'un leurre et ne lui convenait guère. En fait, il cherchait l'amour sans en être totalement conscient, mais surtout, à travers ses frasques de jeune écervelé, il cherchait la femme parfaite, celle des revues. Et ça, c'était une obsession consciente, une obsession de chaque instant. Pour tout dire, à côté de son vice des femmes parfaites, la cocaïne ressemblait à un passe-temps pour chef de gare de banlieue. Son esprit véhiculait des idées reçues, inspirées par certaines scènes des films convenus de l'époque. Il pensait par exemple que « la véritable aristocratie féminine ce sont les jambes qui la confèrent ». Et les fesses aussi, oui, les fesses!

 

Il n'était finalement pas à son aise dans ces sentiers obscurs lorsqu'un matin le signal fut donné des fleurs insensées, des herbes longues et caressantes, des persiennes ouvertes sur une lumière insolente.

 

 

Elle aurait pu être assez jolie mais elle était si prudente, si méfiante, qu'elle s'était arrêtée au bord de la beauté, comme on s'arrête au bord de la vie. Elle était jeune et pâle, doucement frêle et maladroite. Elle avait les cheveux denses, en cascade sauvage, une vraie crinière rousse de fauve effarouché. Non, elle ne ressemblait en rien à ce qu'il recherchait mais instantanément, oubliant les clichés qui lui emplissaient le crâne, il sentit son corps se dégonfler comme une baudruche ridicule. Il tomba tout de suite sous le charme de cette fragile et incertaine apparence, devant la pupille écartelée du monde environnant.

Le premier soir ils ont fait un feu, au bord de la nuit, pour un plaisir neuf et tellement simple, à la lisière mauve d'un bois complice, alors que devant eux s'ouvrait en contrechamp un pays nu à bout de ciel.

Son cœur n'était plus avec lui mais avec elle, éberlué qu'il était de comprendre que s'il n'était pas avec elle, il ne pouvait être nulle part ailleurs. Il posa la main sur sa nudité, insolente de peau et s'enivra de la fraîcheur des pétales de son souffle, tout en contemplant ses seins naïvement et naturellement perchés comme des fruits neufs. Il se rendait compte que la peau de la femme aimée sous ses mains, c'était elle entière dans ses mains. Et de ce fait, sa vie de l'instant suivant en dépendait. Il lui semblait qu'aimer relevait tout d'un coup du sacré et dépassait la philosophie, que c'était du domaine de la sagesse de vie plus que du raisonnement.

Alors qu'il remerciait le ciel de lui faire cadeau d'un lendemain fleuri, elle s'endormit sur lui, tout son corps vif et menu enfoncé dans la confiance tiède du sommeil, le visage encore chaud du dernier baiser.

 

Le souvenir n'est-il pas le parfum éternel de l'âme? Et le souvenir de l'amour, n'est-il pas l'amour lui-même?

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 juin 2015 2 09 /06 /juin /2015 09:29
Texte: La fille de l'orage
Texte: La fille de l'orage

L'orage s'était brusquement arrêté comme soudain lassé de faire peur. Le ciel lavé se remettait doucement et il circulait dans l'air une odeur de terre égouttée et de feuilles froissées; les derniers nuages au-dessus de ma tête s'effilochaient mollement. Ce calme soudain était magique et me redonnait force et confiance. Les bras ouverts, appuyés sur les deux montants de la porte d'entrée, je me tenais immobile, envahi par un sentiment de protection intime, comme quelqu'un qui sentait tout à coup qu'il peut marcher sur l'eau. Le soleil mouillé du soir faisait pleuvoir une lumière changeante, pareille à la nuée d'eau poudreuse qui fait luire les feuillages. La crête de la colline au loin se découpait, comme si le ciel derrière elle avait été frotté à la bave argentée qu'on voit le matin dans les allées des jardins humides. Au-delà, les quelques nuages suspendus trempaient dans une clarté d'éclaircie. Il traînait au ras du sol un brouillard désordonné et paresseux qui se levait des herbes. Sur le reflet tranquille des flaques, le soleil déclinant s'étalait et s'épongeait en rapides frissons de lumière comme pour faire sa toilette avant de se coucher.

 

Alors que mes yeux se portaient instinctivement sur le chemin qui borde la cour, une silhouette m'arrêta, un regard croisa le mien et me fixa longuement. C'était celui d'une jeune femme, vêtue qu'elle était seulement d'une jupe longue et d'une blouse rapiécée, nu-pieds sur la terre froide. Ses habits dégoulinant collaient à son corps tout comme ses longs cheveux roux défrisés par l'averse. Mes yeux se heurtèrent à ce regard planté immobile au milieu du chemin. Un regard nu, un regard limpide comme de l'eau de source, qui mettait mal à l'aise en ceci qu'il interdisait brusquement devant lui toute espèce de contenance, comme si la jeune femme était dévêtue au milieu du chemin sans du tout s'en apercevoir. Un frisson de plaisir mitigé et surpris parcourut mon échine comme la veine d'eau froide qui traverse un nageur. Je me sentais tel le combattant un peu hébété, conscient du fait qu'il est touché, mais qui attend que de son corps montent à lui les premières nouvelles.

 

Je ne sais combien de temps nous sommes restés là, figés. Quand je repris mes esprits, le soleil commençait déjà à prendre ses quartiers de nuit. Machinalement je tendis la main vers la lanterne pendue à l'entrée et l'allumai. Puis, je descendis les marches du perron en bois. Elle était déjà là. Sur un signe de ma part, elle me précéda sans mot dire sur l'envolée des planches humides. Toute allégée par les ombres dansantes que jetait la lanterne, elle voletait devant moi sans même faire craquer les marches, comme un esprit silencieux. Elle entra, puis parvenue au milieu du couloir, elle s'arrêta, se tourna vers moi avec une hésitation marquée, comme si elle prenait son courage à deux mains. Elle fondit sur moi dans un choc et souffla ma lanterne. Chacun de ses gestes rapides, à peine devinés, était une célébration à la féminité dans ce qu'elle a de plus clandestin, un hymne à l'élégance avec tout ce qu'elle a d'insolite dans sa liberté de mouvement.

 

En même temps que je sentis une main froide glisser entre ma chemise et mes reins, je sentis la brûlure de son autre main sur mes lèvres dans l'obscurité, comme pour me faire taire. Une bouche cherchait mon cou dans le noir avec la confiance têtue d'une bête douce qui cherche la tendresse de son maître. C'était soudain toute une femme, tiède et dénouée comme une pluie, lourde comme une nuit défaite, qui se laissait couler entre mes bras et s'abandonnait. Une infime piqûre d'aiguille fit frissonner d'un coup, à fleur de peau, tous les muscles de mon dos. Je posai mes mains sur ses flancs, sous mes doigts je percevais le passage d'une onde de sang petite et chaude. Cette nuit là ma litière sèche craqua légèrement dans l'obscurité calme.

Depuis cette soirée, je guette les fins de journées lourdes traversées d'éclairs de chaleur, et, dans l'air vaguement électrisé, j'allume ma lanterne et la pends fiévreusement dans l'entrée, au dessus des marches...

Partager cet article
Repost0
13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 14:36
Texte: Le mariage, cette arme de destruction massive*
Texte: Le mariage, cette arme de destruction massive*

Voilà donc le bonheur selon certaines personnes: s'agripper à un autre, en devenir dépendant. Quel conformisme ! Quel horrible manque d'ambition et de personnalité ! Se torturer, se tortiller, s'infliger des contraintes, des sacrifices, jusqu'à en devenir esclave. Quel aveuglement ! Tant d'efforts pour se jeter dans des mains qui ne vous rendent pas le dixième de votre investissement sentimental et amoureux. Quelle misère et quelle déception à l'arrivée ! Près d'un couple marié sur deux se casse la figure aujourd'hui. Et ce n'était pas mieux autrefois où l'on restait ensemble (à cause des gosses !) et où l'on s'ennuyait à longueur de vie. L'homme et la femme naissent libres, et pourtant paradoxalement ils profitent de leur liberté d'agir pour mieux s'enferrer dans le piège du mariage. Comprend qui peut !

 

Le mariage se devrait d'être un contrat idéalement établi entre deux êtres perspicaces qui savent à quoi ils s'engagent. Hélas, la plupart du temps, à une époque où l'on est facilement abusé par les sentiments, les gens ne débarquent pas chez le maire et encore moins chez le curé dans un état de complète lucidité. Ils sont aveuglés, égarés par la passion, tenaillés par le plaisir de l'acte charnel qu'ils ont accompli, ou bien, chose plus rare, dévorés par l'impatience s'ils ne l'ont pas encore consommé. Ce sont en quelque sorte des malades qui se marient, rarement des êtres en possession de leurs pleins moyens intellectuels. En outre le mariage n'a rien de romantique ! Ce qui est romantique, c'est l'emportement, le délire, l'emphase, le sacrifice, et pourquoi pas le meurtre, le suicide...

 

L'union conjugale se révèle être une association si lourde de conséquences qu'il faudrait en retirer la responsabilité aux intéressés et la confier à des personnes sérieuses, objectives, compétentes. A de vrais professionnels, quoi ! Au même titre que des directeurs de casting établissent la juste distribution d'un film, pourquoi cette fonction n'existerait-elle pas pour les couples ? En fait, en l'état, bâtir sa vie sur le mariage revient à édifier sa maison sur des sables mouvants. On dit que l'amour rend aveugle. Il fait certes rêver un temps mais le réveil est difficile. Combien sont-ils ceux et celles qui quittent l'autre personne parce qu'ils ne trouvent plus en elle les qualités qu'elle n'a, en fait, jamais eues. On s'aperçoit souvent mais un peu tard que ce n'était pas un mariage mais un malentendu.

 

Vous divorcez ? Bravo !Je vous en félicite ! Vous quittez les ténèbres pour gagner la lumière. Bienvenue au club des clairvoyants !

 

 

* Texte sévèrement influencé par des réflexions qui m'ont bien fait rire, tirées du roman d'Eric-Emmanuel Schmitt : « Les perroquets de la Place d'Arezzo ».

 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 14:16
Texte: Lire aux éclats (la lecture, ce vice impuni)

« Lire pour vivre ». Ces trois mots sont de Flaubert, et ils ont été repris maintes fois comme slogan par plusieurs auteurs afin de dire leur amour de la lecture. Car la question se pose: au fait, pourquoi faut-il lire? Pour s’amuser? Pour se distraire? Pour se former? Oui, bien sûr, tout cela à la fois mais plus encore.              

Et encore les mots de Flaubert: «Faites à votre âme une atmosphère intellectuelle qui sera composée de l’émanation de tous les grands esprits». La littérature est une confiture de cultures qui donne intimement accès à l'autre, élargit le champ de la connaissance et la profondeur de l'expérience. Elle ajoute du mystère aux êtres qui semblent submergés par la vie quotidienne, aux choses en apparence banales, et cela à force de les observer avec une attention soutenue et de façon presque hypnotique.    

On lit par protestation contre la vie car la vie est très mal faite. La lecture de romans est une manière d'assurer une justice poétique et de nous entraîner à la recherche du bien.                                  

La littérature sert à apaiser les passions et propose des solutions imaginaires à des problèmes réels. Car le réel n'est viable que grâce à des incursions dans la fiction. La littérature sert à surmonter les tensions et les frustrations de la vie quotidienne.  On y trouve aussi et heureusement tout ce que l'école n'enseigne pas. On n'y pense pas de prime abord, mais grâce à la littérature Aragon peut par exemple vous aider à tomber amoureux et Rabelais peut vous aider à guérir votre timidité.                            

Il est de notre devoir de sauver la lecture, menacée par la concurrence des technologies modernes, non pas seulement parce qu'elle est liée au savoir, à la culture, mais parce qu'elle est un loisir curatif. Elle est un médicament doux fait de phrases et d'histoires. La littérature est devenue une véritable médecine de l'âme. Le roman antidépresseur n'est pas qu'une simple vue de l'esprit. Il existe!  

Partant de l'idée que nous avons besoin du récit pour vivre, des écrivains proposent parfois des ateliers de lecture ou d'écriture, mais aussi des formations à la poéticothérapie. Les livres prennent soin de nous et nous soignent. Dans la détresse physique ou psychique ou même dans la grande vieillesse, lire permet d'élaborer ou de restaurer un espace bien à soi.                           

On commence même à parler de bibliothérapie, ce qui n'est rien d'autre que l'utilisation d'un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu'outil thérapeutique. A travers la compréhension d'un texte, un esprit attristé ou un peu paresseux peut recevoir une décharge électrique et sortir de sa torpeur. On ne le répètera jamais assez, la lecture est une discipline curative. Si l'esprit fatigué stagne dans l'inaction, l'action romanesque fait redémarrer la machine désirante, cette libido qui n'est pas que sexuelle.

 

En ce qui me concerne, par la lecture je sors de tout enfermement, de toute lassitude, afin de m'inventer, vivre et renaître à chaque instant.                                                          

Lisez, comme disait Flaubert, « Et alors s’ouvrira pour vous ce dont vous ne vous doutez même pas : la Terre ». Et Flaubert écrit Terre, avec une majuscule.

Partager cet article
Repost0
10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 11:31
Poème: La voix de Wayne et Annabel*

 

Rien de plus inhérent à l'homme : dualité, contradiction.

Deux raisons pour la tolérance qui forcent aussi la réflexion.

Etre soi par sa différence ou bien par le regard des autres,

Par la quête d'une identité qu'on veut exclusivement nôtre.

 

Dans une nature envahissante, toute d'éclats, de bruissements,

Une voix devient obsédante jusqu'à nous causer du tourment.

Elle nous vient du froid canadien et nous émeut car elle est belle,

Elle nous emplit de sa lumière, la voix de Wayne et Annabel.

 

C'est une histoire ciselée comme une pièce de dentelle,

Rare, fragile et délicate, surgie d'un fait accidentel.

Chacun des mots est habité, il est incarné, poétique,

Dans une écriture lyrique enrubannée de féerique.

 

Qu'elle soit intime ou au dehors, la nature est duplicité,

Elle est vibrante de pudeur, de réalisme et de beauté.

Nature sauvage du Labrador, à l'omniprésente grandeur

Tu nous amènes à la rencontre d'êtres doués d'un très grand cœur.

 

Puissions-nous tirer des leçons de ce superbe hymne à la vie!

Avec l'orgueilleux caribou nos cœurs vagabondent à l'envi

Dans cette histoire de joies et peines. Tour à tour soleil et brouillard,

Ce monde hostile emplit nos âmes fièrement tournées vers l'espoir.

 

 

* Poème-hommage à « Annabel », roman de Kathleen Winter.

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 09:37
Poème: La nuit

 

A l'heure même où les ombres dévorent les détails

En floutant les couleurs des maisons et broussailles,

Une clarté résiste au loin sur les montagnes

Et toise fièrement les paisibles campagnes.

 

Les prairies à l'entour se peuplent de frissons

Alors que l'adagio d'invisibles violons

Prépare la symphonie du crépuscule naissant,

Mélodies, harmonies, dialogues incessants.

 

La nuit apaise les corps, engendre des pensées,

Elle calme les fatigues, adoucit les excès.

Du tréfonds de mon âme une intime espérance

Me réchauffe le corps, m'apporte la délivrance.

 

Les jolis mots d'amour et les caresses tendres,

Emportés par les flots d'invisibles méandres,

Qui se confondent avec la musique du vent,

Chuchotent à mon oreille que je suis bien vivant.

 

Le matin est-il tiède ou bien est-ce mon cœur

Qui commence à chanter, retrouvant son ardeur?

Les arbres émergent de terre en une éclaboussure,

La lune n'est plus au ciel qu'une blanche blessure.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 18:47
Texte: Mon amie la douleur

Chant d’espoir :

Je ne connais pas grand monde qui ait appris des choses significatives ou ait changé les priorités dans sa vie sans avoir reçu des leçons de la douleur. En effet pourquoi ne pas accepter l’idée qu’à un moment ou l’autre de notre vie la douleur est inéluctable. Pourquoi ne pas la regarder avec curiosité et se demander « Que vais-je pouvoir en faire? » plutôt que de déplorer « pourquoi moi? ».
Devant la douleur, deux stratégies fréquemment utilisées sont inopérantes: le combat et la fuite. Même si nous croyons le contraire, il est absolument impossible de s’arracher à la douleur. Et il est moins coûteux de la regarder, de la reconnaître, de la toucher, de l’accepter, que de mettre toute sa force psychologique à nier son existence et à ne pas écouter ce qui, à l’intérieur de nous, crie lorsque nous sommes silencieux.
Autrement dit exit la méthode Coué sur l’air de « je vais bien et j’irai mieux demain ». S’accorder en revanche le temps nécessaire qui est celui de la souffrance et de ses manifestations, à son rythme et suivant son ressenti. En fait, vivre la douleur en conscience.
Car à mon sens nous sommes sur cette terre pour trois choses: apprendre à aimer du mieux que nous pouvons, essayer de laisser une trace positive de notre passage et enfin être heureux, ce qui n’est pas un droit mais un devoir.
Certes ces trois postures exigent de notre part de la conscience et de la constance mais lorsque nous œuvrons à aimer, à laisser une trace positive et à être heureux, les mauvais coups du sort ne peuvent pas prendre toute la place. On les reçoit, on les reconnaît et on finit par les délaisser.
Revenir au présent et veiller à faire, de chaque journée, le concentré d’une vie bien vécue. Soigner nos échanges avec les autres, poser des actes qui nous permettent d’être fiers de nous. Approcher ainsi la vie, sans fuir ou nier la douleur, mais modeler sa vie au jour le jour en prenant soin des petites choses simples qui la composent.
Plutôt que s’épuiser à mesurer ce qui nous manque, veillons à savourer ce que nous possédons. La décision d’être heureux passe par un ancrage volontaire dans le moment présent. Car l’anxiété et l’angoisse proviennent de l’anticipation négative d’événements.
Où suis-je? Que suis-je en train de faire? Voilà deux questions que je me pose pour revenir habiter pleinement l’instant présent. Des interrogations qui neutralisent mes projections anxieuses dans le futur.

Contre-chant :

Belle théorie! Sauf qu’il y a un hic. Si celle que j’aime n’est pas dans mon présent tout cela s’effondre et n’a plus aucun sens. On n’a jamais vu un toit tenir sans des murs, ni des murs sans fondations…

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 18:49
Texte: Je suis optimiste donc je vis
Texte: Je suis optimiste donc je vis

La déprime, le malaise, seul ou à deux, nous les avons tous rencontrés un jour ou l’autre. Ils récidivent même! Pourtant on s’en sort à chaque fois grâce à cette dose d’optimisme que nous avons dans nos gênes. L’instinct de survie c’est pour les animaux, nous, nous avons l’optimisme. L'optimisme est nécessaire pour vivre, il est un signe de santé physique et morale.
Mais l’optimisme n’est pas qu’une question de caractère, il faut aller le chercher, le débusquer, le contraindre. La décision de voir le verre à moitié plein ne dépend pas des circonstances. Quand le verre est plein je le vide, quand il est vide je le plains selon le dicton populaire. C’est dire que je le voudrais toujours plein et que je vais faire l’effort pour qu’il le soit.
Par ailleurs si l’on se déclare optimiste après avoir eu de bonnes nouvelles, c’est que l’on confond espoir et optimisme. L’espoir est une promesse qui sera tenue ou pas, tandis que l’optimisme est un effort régulier.
Être optimiste c’est aimer le monde malgré lui, chérir la vie sans lui trouver un sens, tenir à la personne aimée en dépit des travers qu’on lui trouve qui, du reste, ne font que nous renvoyer cruellement à nos propres défauts.
En temps de crise, familiale, professionnelle, sentimentale ou de n’importe quelle autre nature, ou encore lorsque l’on est touché par la maladie, il faut apprendre à ne pas baisser les bras. Et ce n’est pas parce qu’on a de l’espoir qu’on doit se battre mais c’est parce qu’on se bat qu’on retrouve l’espoir.
A longue échéance toutes les guerres sont souvent perdues et c’est tant mieux parce qu’elles sont laides, mais, à court terme, toutes les batailles peuvent se gagner parce qu’elles peuvent être nobles. Gagner des batailles pour éviter la guerre, voilà un objectif optimiste!
Il ne faut pas baisser les bras car rien n’est plus fatigant que de baisser les bras alors qu’il faudrait se retrousser les manches. Regardons simplement la nature, elle nous en donne un exemple saisissant, elle qui ne se laisse jamais mourir.
Être optimiste c’est accepter de naviguer à vue, c’est, dans les petites choses de la vie, substituer la constance et l’obstination  aux grandes décisions velléitaires qui, pour tout dire, n’engagent à rien.
Il faut arrêter d’accuser le monde en cas de malheur. Il faut accepter le fait que la vérité qui dérange est de bien meilleure compagnie que l’illusion qui réconforte. Il faut apprendre à accepter le bonheur tel qu’il est, malgré ses fruits parfois empoisonnés, parce qu’il n’est pas de bonheur parfait, pas plus qu’il n’est d’homme parfait.
L’optimisme c’est aussi, à certains moments, savoir être égoïste. Penser parfois à soi avant de penser aux autres. Nous ne sommes pas des saints et nous ne sommes pas nés pour le sacrifice permanent et aveugle. L’optimisme c’est trouver des créneaux pour jouir de sa liberté, et tant pis pour le reste et les autres pendant le temps de l’envol!
L’exemple suivant est extrême bien sûr, mais, Lila, l’héroïne des Cerfs-Volants de Romain Gary, se désole qu’une grenade involontairement dégoupillée fasse exploser un soldat américain tout juste parachuté sur les côtes normandes. Elle se désole non pas pour la vie perdue du pauvre soldat mais parce qu’à l’instant où ce dernier s’allumait une cigarette elle s’apprêtait à lui en demander une. « Il avait un paquet entier sur lui…» déplore-t-elle. Ce qui prouve, dit Gary, que tout ne meurt pas avec la guerre, et que tant qu’il y a de l’égoïsme il y a de l’espoir.
En temps de crise, passé le temps de l’émotion ou de la douleur, autorisons-nous à envisager une tournure favorable, mais pour ce faire agissons ensemble dans ce sens. Laissons-nous nous polliniser, nous contaminer!
Et que vive l’optimisme contagieux!

Partager cet article
Repost0
18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 20:56
Texte: Plonger vers le haut
Texte: Plonger vers le haut

Analyser, chercher, comprendre, ne jamais renoncer pour sortir du smog et trouver la lumière, le chemin, l’espoir, l’amour, le bonheur. Décrypter quelques messages encore obscurs, marcher au hasard et à tâtons, espérer on ne sait quoi, aimer on ne sait trop comment mais aller vers la lumière.
Car le chemin véritable existe, je l’ai déjà emprunté. Non, ce n’est pas une pure illusion chimérique, une conception idéalisée fantasmée par un esprit fou. En revanche, fou d’orgueil est mon esprit qui ne demande qu’à s’échapper, s’envoler jusqu’à presque oublier mon enveloppe charnelle parfois pesante.
L’espoir n’est ni une romance à l’eau de rose ni une fiction fantastique et la chute n’est pas inéluctable, en tout cas pas définitive. On peut tomber sept fois et se relever huit.
Les lois de la gravitation universelle font que nous sommes tous soumis à la pesanteur qui nous entraîne vers le bas. On tombe sans cesse et on ne le remarque pas toujours. Cependant on réussit à faire des tas de choses d’autre dans la vie alors que l’on tombe. Et en se rendant compte de cela on se découvre parfois une incroyable légèreté dans chaque action que l’on entreprend, à travers laquelle, en cédant à la gravité, on commence à se relever. Toute plongée peut amener une sorte d’élévation et notamment s’il s’agit d’une plongée à travers l’être aimé.
Tomber amoureux c’est certes tomber, mais c’est une chute ascensionnelle pendant laquelle tout se transforme, où tout paraît désormais différent et où l’on perd merveilleusement la raison. On quitte l’univers rationnel pour plonger dans un vaste infini dans les méandres duquel on se plaît à se perdre, entraîné par cette immense force gravitationnelle. Force qui nous mène par le corps et l’esprit et contre laquelle on ne peut pas grand-chose sinon vivre, marcher, aimer et continuer à tomber délicieusement vers le haut.
J’ai rêvé de toi. Ta tête dans le creux de mon cou, une effluve étourdissante a envahi mes poumons et la peau m’a brûlé merveilleusement. J’en suis tombé d’émotion. C’est un bonheur d’un instant toujours renouvelé qui m’habite de manière permanente et me tire vers le haut.

Partager cet article
Repost0
30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 20:02
Texto: Cuando caiga la luna

He madrugado hoy. No movía nadie ni nada en los alrededores. Es que me gusta pensar en ti en este momento tranquilo cuando cae la luna, cuando la noche deja de ser noche, antes de que llegue el sol. Antes que empieze mi día tengo tiempo para vivir de nuevo los momentos que pasamos juntos.
Cuando paso tiempo contigo, que nada me distraiga de tus ojos! que nadie me impida de mirarte y de escuchar tu voz!
No importa el lugar. No importa el día, la hora o el momento. No importa si llueve o si hace sol. No importa si tengo hambre o si tengo sed. No importa el ruido, ni el silencio. No importa la ropa que llevas, ni siquiera si no te has vestido. Solo importa en ese momento estar a tu lado. Necesito de ti, de lo que eres y sobre todo de lo que soy cuando estoy contigo.
Cuando paso tiempo contigo, en cada  fracción de aire te siento. Respiro el aroma de tu piel. Puedo extraer una sonrisa a flor de piel de ti y con ella escribir un bello verso. Y con ese mismo verso recorrer tu cuerpo y explorar los rincones de tu alma. Pasar tiempo contigo es como si fuera respirar el aire puro de la madrugada. Se llenan mi cuerpo y mi mente de la música de tu corazón. Necesito tu fuerza para superar mis obstáculos, tus besos para cargar de energía mi alma...

¡Que rico es pasar el tiempo cuando contigo estoy! No importa nada, solo tú y yo y el cariño entre nosotros, teniendo como solos testigos el sol, la noche, las estrellas y el viento, celosos de mi amor.... Necesito de ti para darle color y sentido a mi vida.
Te quiero mi amada. ¿Como no amarte si por ti existo?
Volveré a hablar de nuevo contigo cuando caiga la luna....

Partager cet article
Repost0