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26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 19:39
Poème: Lire aux éclats ( la lecture, ce vice impuni )

Flaubert nous le rappelle, il faut “ lire pour vivre ”,
Slogan souvent repris, pour célébrer le livre,
Par de nombreux auteurs qui disent leur passion
De la belle écriture, pourvoyeuse d'émotions.

Car la question se pose, pourquoi donc faut-il lire?
Pour se distraire bien sûr et aussi pour s'instruire.
Mais, en plus, la lecture offre un bouquet fleuri,
Pétri d'émanations de tous les grands esprits.

Elle ajoute du mystère aux apparences banales,
Elle nous fournit des rêves grâce à son arsenal
De folies visionnaires. Elle sert à surmonter
Tensions et frustrations dans un monde agité.

C'est un médicament fait d'images et d'histoires,
Vraie médecine de l'âme, c'est une échappatoire
Aux vertus curatives, un antidépresseur
Au pouvoir reconnu, un intime guérisseur.

Je mêle mes sentiments à la littérature,
Mécanique du désir mue par la démesure,
Et j'y rencontre alors la Belle au bois dormant.
Que mes écrits finissent en enfer si je mens!

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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 09:42
Poème: La mangrove et la mer

La mangrove et la mer *

 

Le dialogue amoureux sur la plage complice,

Les caresses du vent sur la peau et sur l'âme,

Les silences du grand large, les mots sans artifice,

La nature au grand cœur unit l'homme et la femme.

 

Quand la tendresse conjugue la clarté floue du soir,

Les brumes matinales et le vol des nuages,

L'eau sereine du lagon réfléchit les espoirs

Des amants qui s'apprêtent à un nouveau voyage.

 

Ces deux grains de folie perdus dans l'univers,

Deux étincelles sacrées, par le vent chaud poussées

Sur la crête des vagues et les fonds marins verts,

Démêlent les fils de vie qu'ensemble ils vont tisser.

 

Comme le flux des marées qui féconde la grève

Et dispense avec cœur son onde nourricière,

Les amants ne font qu'un quand ils rejouent sans trêve

L'idyllique union de la mangrove et la mer.

 

*Allusion à un dicton de Mayotte: « Wami na wawe, muhonko na baharini »

(Toi et moi, c'est comme la mangrove et la mer)

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 20:57
Poème: Conduite en état livresque
Poème: Conduite en état livresque

L'ivresse de la lecture me cause-t-elle des fantasmes?
   J'ai rêvé d'une rencontre avec une belle libraire
     Qui m'offre des livres pour me guider et me plaire,
      Oserai-je vous conter mes littéraires spasmes?

       La lecture a des risques, elle comporte des doutes
       Et n'est pas une ligne droite tracée sous le soleil.
      Ma libraire me chuchote des conseils à l'oreille
     Qui me permettent alors de ne pas faire fausse route.

   Tout lecteur a commis des erreurs de conduite
   Et des sorties de piste pour le moins déroutantes.
  Mais mon amie m'évite les manœuvres inquiétantes, 
   Corrige les trajectoires de mes vadrouilles fortuites.

     Quand nous nous retrouvons au fond du magasin,
      Ma bouche dit mes envies en un doux vibrato,
       Elle se livre à moi et, cerise sur le gâteau,
        Me susurre des idées à devenir zinzin.

         Car l'objet des mes rêves sort des sentiers battus,
          Elle coupe à travers champs, ignore les barrières,
           Contrôle ses dérapages, repousse les frontières
           Et reprend son parcours, toute bride abattue.

          Oui, ma libraire sait comment susciter le désir,
         Par défi, elle me dit : «Te voilà mûr pour Gracq!»
        Bouillant de volupté, je me pris pour un crack,
       Lus le maître en entier pour jouir de son plaisir.

      Ma livresque amoureuse, mon médecin de l'âme,
     Tu m’évites en lecture le zéro de conduite.
      Conduite accompagnée, tes leçons sont gratuites,
       Je te voue à jamais mon onirique flamme.

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 12:31
Poème: L'amour est la cinquième saison

L'amour parfois ressemble à l'ennui du dimanche
Avec son quotidien dont les fleurs sont fanées.
Lorsque la tête est lourde après une nuit blanche,
Que le ciel reste gris sur une aube damnée,
Il nous tarde l'été, son délire poétique,
Déclencheur de folies, d'envolées téméraires.
Cet espace hors du temps, aux couleurs exotiques,
Est la cinquième saison, éternelle éphémère.

 

Cette époque, à la mer devinée au lointain,
Recèle dans ses embruns l'émotion amoureuse,
Compagne clandestine des rêves libertins,
Habitée de candeur, de légèreté curieuse.
Elle est restée gravée depuis notre jeunesse
Au creux de la poitrine. Elle demeure un mystère
Dans les chaleurs d'été qui promettent l'ivresse,
Ballottée par les vagues au murmure libertaire.

 

Alors, le cœur s'enflamme et il bat la chamade
Dès lors que les genoux se frôlent sur la plage,
On se brûle l'épiderme à se rendre malade
Quand on est sous l'emprise du contact qui ravage.
Ces merveilleux instants de trouble partagé,
C'est l'été généreux qui part en crescendo,
Livrez-vous au soleil et laissez-vous piéger
Par l'entêtante musique de l'estival cadeau!

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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 22:17
Poème: La cruauté dans nos assiettes
Poème: La cruauté dans nos assiettes

« Les bêtes ne risquent pas d'aller en enfer, elles y sont déjà » Victor Hugo

 

Quand des poussins sont par milliers jetés vivants dans un broyeur,

On ne peut qualifier d'humain celui qui joue au fossoyeur.

Lorsque des bêtes ne voient jamais ni un brin d'herbe, ni le soleil,

C'est demander à la nature de faire un déni sans pareil.

Des agneaux sauvagement tués

Pour obéir au mythe pascal,

Des moutons conscients égorgés

Pour satisfaire au rite halal,

La liste est longue de tous les maux,

Des exactions et des calvaires,

Qu'on fait subir aux animaux

Au nom de mœurs alimentaires.

Des hommes alternent sans effort,

En notant peu la différence,

Actes de vie, actes de mort,

Sans aucun problème de conscience.

Lorsque les gestes quotidiens

Deviennent des actions de torture,

Nous préparons à nos bambins

Un monde en proie aux déchirures.

Avant que l'entreprise de vie ne devienne industrie de mort,

Un changement est nécessaire dans nos traditions carnivores.

La compassion pour l'animal devra faire partie des valeurs

Qui redonneront à l'être humain sa dignité et son honneur.

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11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 08:35
Poème: You had a dream
Poème: You had a dream

Tu caressais le rêve qu'en ton pays, un jour,

Tu pourrais étouffer les feux de l'injustice,

Mettre à bas l'oppression et faire naître l'amour

Dans une oasis de liberté et justice.

Mieux que quiconque, tu as parlé des idéaux

D'honneur, de dignité. Ta force de conviction

A fait naître l'espoir d'un bel Eldorado

Prônant les Droits de l'Homme, la réconciliation.

Tu as nourri ta lutte d'une foi inébranlable,

L'espérance a jailli des monts du désespoir,

Des foules enthousiastes se sont senties capables

De célébrer l'union des peuples blancs et noirs.

Tu as fait que l'homme sorte de sa prison de nuit,

Que l'aurore de la paix soit une réalité.

Tu as prêché la grâce et l'amour pour autrui,

L'abandon des discordes et la fraternité.

Tu as été une voix, une vision, un chemin,

Tes actions non-violentes basées sur l'Évangile,

Pour l'obtention de droits à visage plus humain,

Ont sauvé ton pays d'une seconde guerre civile.

La place n'est plus aux armes, les cloches de liberté

Si chères à ton cœur continuent de sonner.

Le monde ne t'oublie pas et arbore la fierté

D'un prophète martyr, tombé assassiné.

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2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 22:18
Poème: de vanille et d'espoir
Poème: de vanille et d'espoir

Face aux idées sordides, nauséabonds relents,

Basses idéologies naissant bon an mal an,

On peut toujours choisir de fermer grand les yeux

Ou de baisser les bras et s'en remettre à Dieu.

 

Dans un monde incertain affaibli par l'horreur,

Pourtant il est des gens qui n'écoutent que leur cœur,

Qui ne reculent jamais devant l'adversité

Et font face aux menaces avec ténacité.

 

Ils croient encore en l'homme, ce vieux rebelle capable

De bousculer les lignes et repousser le diable.

Fidèles à leurs idées, ils redonnent sa brillance

Aux valeurs de l'amour et de la tolérance.

 

Alors que le passé vient hanter le présent,

Qu'on est pointé du doigt parce qu'on est différent,

Ne laissons pas surgir ces souvenirs barbelés

Qui retrouvent leur éclat lorsque le monde est laid.

 

Ouvrez la porte à l'autre, inconnu, clandestin,

Offrez-lui une douceur, bousculez son destin,

Apportez-lui du vin à boire et à reboire

Et parfumez sa vie de vanille et d'espoir. 

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 09:30
Poème: Tu m'as appelé Mango

« Je suis le miroir de ton âme, je lèche tes larmes quand tu es triste » ( Mango )


 

Quand ils ont claqué la portière,

Je n'ai pas compris tout de suite,

J'ai tenté de courir derrière

Mais la voiture allait trop vite.

Ce devait être un jour de chance

Pour une bête abandonnée,

Pour moi une nouvelle naissance

Car t'as bien voulu m'emmener.

 

C'est sûrement mon grand défaut

Mais je ne cesse de croire en l'homme.

Je vais te donner une info,

Au cœur tu m'as remis du baume

Quand j'ai vu l'éclair dans tes yeux

Au moment où tu t'es baissé

Pour caresser d'un air joyeux

Mes oreilles timidement dressées.

 

Je suis un chien sans pedigree,

Mais si tu veux être mon maître

Tu n'auras jamais de regret

De m'avoir permis de renaître.

Je suis ton ange tombé du ciel,

Ma fidélité t'est acquise,

C'est ma qualité essentielle,

Je ne connais pas la traîtrise.

 

J'ai un rôle à jouer dans ta vie,

Ça ne me coûte aucun effort,

Chaque fois que t'en auras envie

J'aiderai à ton réconfort.

J'aurai pour toi mille patiences,

Je suivrai chacun de tes pas

Tout au long de mon existence,

Mais s'il te plaît ne me laisse pas!

 

Je suis fier de porter le nom

Que t'as bien voulu me donner,

Désormais on est compagnons,

J'ai l'amitié très obstinée.

Le jour où il faudra partir

Je me blottirai dans tes bras,

Tu ne m'entendras pas gémir,

Ton amour en moi coulera.

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 21:02
Poème: Quand le ciel reste noir

La vie est terrifiante quand le ciel reste noir,

Alors que je ne sais si je suis encore homme,

Que le sang de mes veines ne caresse plus l'espoir

De trouver la lumière dans un autre royaume.


Je suis parti les poches vides vers l'inconnu,

À vivre sans futur mieux vaut risquer la mort,

J'ai bien conscience de n'être pas le bienvenu,

Je suis cependant tout sauf un conquistador.


J'ai vécu le naufrage et perdu des amis,

Le déracinement et ma ténébreuse errance

Font de moi un martyr, non pas un ennemi,

Je n'aspire à rien d'autre qu'une vie sans violence.


Mon corps endolori qui tend vers vous les mains

Connaît les nuits obscures sans manger et sans boire,

Je vis dans l'angoisse et la menace du demain,

Mes yeux crient la terreur de l'immensité noire.


En guise de drapeau je n'ai que mon manteau,

Je ne connais qu'un hymne, c'est celui que ma voix,

Étouffée dans ma gorge serrée comme un étau,

Exprime avec douleur pour dire mon désarroi.


Dans l'histoire du monde la loi de la nature

Donne aux persécutés la chance vers d'autres cieux.

Puissent les nuages, témoins de ma sombre aventure,

Faire valoir devant Dieu un droit aussi précieux!

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22 mai 2016 7 22 /05 /mai /2016 15:48
Poème: Madiba
Poème: Madiba

Depuis ton grand départ nous sommes orphelins,

Il manque quelque chose à notre humanité,

Les hommes sans leader ne sont plus si enclins

À lutter pour la paix et la fraternité.

 

Après t'avoir banni pour ta couleur de peau,

La Nation Arc-en-ciel t'a choisi comme père.

Des libertés tu es le seul porte-drapeau

Au sourire devenu une icône planétaire.

 

Les nuits noires sans étoiles dont parlait Luther King

Ont nourri tes combats du fond de ta prison,

Les foules du monde entier, de manifs en meetings,

Ont ponctué ta cause de chants et d'oraisons.

 

Tes batailles exemplaires pour l'homme, sa dignité,

Et contre l'apartheid, t'ont valu un respect

Ancré dans les mémoires sur fond d'éternité

Et la haute gratitude du Nobel de la Paix.

 

Toujours prêt à mourir pour ton bel idéal

Tu as su triompher des blessures et des blâmes,

Tout en restant debout pour tes familles tribales,

Maître de ton destin, capitaine de ton âme.

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