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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 20:17
Poème: Une dernière fois
Poème: Une dernière fois

Je voudrais vivre une dernière fois comme l'hirondelle,
Pour sa longue traversée, qui s'envole à tire-d'aile
Et s’élance avec cœur vers la voûte éternelle,
Migrante infatigable, vêtue de noire dentelle.

Je voudrais vivre à fond telle une étoile filante 
Qui embrase l'univers dans sa robe séduisante,
Pied de nez gigantesque à la routine céleste,
Pour tracer dans le ciel l'insolent manifeste.

Je voudrais vivre comme l'eau de source jaillie au monde,
Après avoir laissé l'obscurité profonde, 
Pour épouser la joie des aveuglantes clartés 
Et enivrer la terre jusqu’à la satiété.

Je voudrais vivre au vent à l'instar de l'érable, 
Dont l'ancien tronc dégage une force inébranlable 
Et inspire un respect par les ans patiné, 
Paré du solennel vieux cuir parcheminé.

Je voudrais vivre enfin l'ultime de mes envies, 
À en perdre le souffle, à y laisser la vie: 
T'aimer une dernière fois, et ensuite m'aliter, 
Heureux, sur l’immense peau nue de l’éternité.

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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 16:34
Poème: Le chemin à l'envers

Grain de sel égaré dans le monde éternel,
Poussière d'étoile perdue dans l'espace infini,
Je vivais dans un vide, une bulle intemporelle,
Mascarade, poudre aux yeux, tracé mal défini.

Et puis sans prévenir, le ciel s'est enflammé,
J'ai ressenti les manques que me criait ma chair,
Des vibrations sont nées dans mon corps affamé,
Des musiques ont zébré le ciel comme des éclairs.

Mon visage s'est couvert d'un sentiment de paix
Et s'est débarrassé de toutes les meurtrissures
Creusées par les tourments, les espoirs échappés.
L'air semblait nettoyé de toute éclaboussure.

Seul je pouvais parler, à deux on discutait,
Seul je pouvais donner, à deux on échangeait,
Seul je pouvais sourire, à deux on rigolait,
Seul je pouvais bondir, à deux on s'envolait.

J'ai aimé mon visage quand tu le regardais,
Les frissons de ma peau lorsque tu me touchais,
J'ai adoré mon nom quand tu le prononçais
Et la vie avec toi lorsqu'on la partageait.

Cet amour, je le vois en cheveux poivre et sel,
Il fait revivre en moi un cœur d'adolescent,
Capable de s'embraser à la moindre étincelle
Et comme la première fois, me faire tourner les sangs.

C'est la résurrection d'un innocent passé
Qui souffle sur ma peau un doux parfum d'ivresse.
Quelques vers nostalgiques dans les airs esquissés,
Des pastels inventés pour peindre nos caresses.

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 10:19
Poème: Ya pihi irakema*
Poème: Ya pihi irakema*

Je suis Indien Yanomami de la forêt amazonienne,
C'est mon corps qui toujours me dicte les mots aimants pour mon indienne,
Lorsqu'il ne vient que de l'esprit l'amour reste à l'ombrage des arbres,
Il grandit surtout sous la peau, à l'abri d'inutiles palabres.

Celle qui me plaît habite en moi. Souffle de vie de mes organes,
Elle connaît chaque pli de mon être et les battements qui en émanent.
Je suis contaminé par elle, elle a ensemencé ma terre,
Elle est mon envoyée des dieux, qui me nourrit et qui m'éclaire.

Quand elle est en souffrance, son mal bouleverse mes sensations profondes,
J'implore l'Esprit de la Forêt qui incarne la sagesse du monde
Et qui m'insuffle la force des arbres pour lui passer mon énergie,
La Nature nous donne l'équilibre, nos cœurs fusionnent comme par magie.

Princesse Yanomami d'amour, je te vois la nuit dans mes rêves,
J'irai pour toi chasser, pêcher et te protègerai sans trêve,
Mes aïeuls pourront contempler, le jour où tu seras ma femme,
Les enfants qui consacreront l'union de nos corps et nos âmes.

 

* Formule utilisée par les indiens Yanomami pour signifier « je t'aime » et qui littéralement veut dire « je suis contaminé par ton être »

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 17:07
Poème: Fille des Lumières

Pourquoi au troisième millénaire la Femme doit-elle encore souffrir
Pour conquérir l'égalité qu'on met du temps à lui offrir? 
Le principe qui semblait gravé dans le marbre ancien de l'éthique,
Est la proie de provocations qui fragilisent la République.

À coup de communautarismes et d'exigences identitaires,
On cherche à ronger ses acquis, à lui faire peur, à la faire taire,
La Femme est la première victime de tous les prêches intégristes,
Des gardiens de l'obscurantisme, des chapelles fondamentalistes.

Au nom d'idées conservatrices, l'Église l'oblige à des grossesses
Infligées par d'infâmes violeurs, émissaires de l'humaine bassesse.
D'aucuns lui font porter le voile, étendard de la soumission,
Bannière de liberté selon les experts en lapidation!

La France héberge des idéaux universalistes et laïques
Qui sont nos atouts pour briser les démons d'un âge archaïque.
Dans nos artères de citoyens coule une part de féminité,
C'est un devoir d'émanciper notre moitié d'humanité!

La Femme est la Fille des Lumières qui en ont fait une partisane
Juste avant que la République ne prête son visage à Marianne,
Ce nom de fille pour un état déplaît aux salauds rétrogrades
Qu'il faudra mettre à terre afin d'aider nos sœurs dans leur croisade!

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 08:33
Poème: Le poumon de la Terre

Cathédrale végétale au somptueux parvis,
Accueillant les indiens dans la faune et la flore,
Forêt du premier âge, elle est source de vie,
L'Amazonie que l'homme injurie et déflore.

On la viole tous les jours et on la déracine,
Des machines infernales font fuir les animaux,
Des vautours âpres au gain ont programmé sa ruine
Au profit de puissants qui ne disent pas un mot.

Nous savons que sans elle c'est un monde en détresse,
Privé d'écosystème, qu'on lègue à nos enfants,
Une terre effilochée livrée à la faiblesse
Par des humains cupides au mépris triomphant.

On saccage ses entrailles, on piétine ses bienfaits
De maman nourricière. Pourquoi encore attendre
Que de vils charognards accomplissent leur forfait?
Que les larmes et le sang soient versés sur ses cendres?

Gardiens de la nature, la Terre est en danger!
Le désastre est en cours, écoutez la clameur!
C'est un effort de guerre qu'il convient d'engager,
Aux armes les Terriens! Notre planète se meurt!

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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 08:49
poème: Les pinces du mal
poème: Les pinces du mal

( À Chantal, à Véro et aux nombreux autres...)

 

À choisir, tu préfères abandonner tes pinces
Plutôt que lâcher prise. T'es vraiment pas bon prince!
Tu t'attaques au cerveau, au corps et à l'esprit,
Détruis la dignité avec un grand mépris.

Tu pénètres en nos vies et claironnes à la ronde
Que tu vas nous ôter tous les parfums du monde.
Ta cruauté nous plonge dans une grande solitude
Et se repaît de notre extrême décrépitude.

Tu es fruit du démon qui vomit son venin,
Tu te plais dans le mal et abhorres le bénin.
Tu proposes un voyage dans la nuit de la vie
Pour étancher ta soif perverse inassouvie.

Fléau sans foi ni loi qui frappe les yeux fermés,
Tu inspires le dégoût par ta rage affamée.
Tu savoures le morbide, dans lequel tu te vautres,
Et la mort d'innocents que tu infliges aux autres.

Putain de maladie! Tu prends nos chairs fragiles
Pour semer la discorde, causer la guerre civile
Dans nos cellules intimes, en un combat truqué,
Au vainqueur désigné dans un corps disloqué.

Pour te tuer, sale bête, il faut parfois mourir,
Mais la médecine se bat et nous aide à guérir
En brûlant un à un tes sombres oripeaux.
Prépare-toi au combat, on va te faire la peau!

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2 juillet 2016 6 02 /07 /juillet /2016 08:40
Poème: Les caresses du temps

Quand je suis seul devant ma glace,
J'observe les souvenirs qui passent
Sur les cassures de mon visage
Drapées du léger voile de l'âge.
Les rides qui frisent au coin des yeux
Ne sont que les vestiges précieux
De ma vie faite d'hésitations,
De tourbillons et d'émotions.

 

Nous n'apprenons rien d'une peau lisse
Sur laquelle, froidement, le doigt glisse.
Les rides sont de belles écritures,
Les signatures des aventures,
Les froncements laissés par les rires
Et les griffures des vieux délires.
Témoins fidèles de l'existence
Elles m'ont enseigné la patience.

 

Dans les plissements de mes émois,
Je vois les jours s'ancrer en moi,
Ils rappellent folies et sottises
Dont peuvent attester mes tempes grises.
Mes lèvres griffonnent un sourire
Lorsque jaillissent d'anciens désirs.
J'aime la patine du temps qui passe
Qui sert d'abri à mes audaces.

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26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 19:39
Poème: Lire aux éclats ( la lecture, ce vice impuni )

Flaubert nous le rappelle, il faut “ lire pour vivre ”,
Slogan souvent repris, pour célébrer le livre,
Par de nombreux auteurs qui disent leur passion
De la belle écriture, pourvoyeuse d'émotions.

Car la question se pose, pourquoi donc faut-il lire?
Pour se distraire bien sûr et aussi pour s'instruire.
Mais, en plus, la lecture offre un bouquet fleuri,
Pétri d'émanations de tous les grands esprits.

Elle ajoute du mystère aux apparences banales,
Elle nous fournit des rêves grâce à son arsenal
De folies visionnaires. Elle sert à surmonter
Tensions et frustrations dans un monde agité.

C'est un médicament fait d'images et d'histoires,
Vraie médecine de l'âme, c'est une échappatoire
Aux vertus curatives, un antidépresseur
Au pouvoir reconnu, un intime guérisseur.

Je mêle mes sentiments à la littérature,
Mécanique du désir mue par la démesure,
Et j'y rencontre alors la Belle au bois dormant.
Que mes écrits finissent en enfer si je mens!

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24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 09:42
Poème: La mangrove et la mer

La mangrove et la mer *

 

Le dialogue amoureux sur la plage complice,

Les caresses du vent sur la peau et sur l'âme,

Les silences du grand large, les mots sans artifice,

La nature au grand cœur unit l'homme et la femme.

 

Quand la tendresse conjugue la clarté floue du soir,

Les brumes matinales et le vol des nuages,

L'eau sereine du lagon réfléchit les espoirs

Des amants qui s'apprêtent à un nouveau voyage.

 

Ces deux grains de folie perdus dans l'univers,

Deux étincelles sacrées, par le vent chaud poussées

Sur la crête des vagues et les fonds marins verts,

Démêlent les fils de vie qu'ensemble ils vont tisser.

 

Comme le flux des marées qui féconde la grève

Et dispense avec cœur son onde nourricière,

Les amants ne font qu'un quand ils rejouent sans trêve

L'idyllique union de la mangrove et la mer.

 

*Allusion à un dicton de Mayotte: « Wami na wawe, muhonko na baharini »

(Toi et moi, c'est comme la mangrove et la mer)

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 20:57
Poème: Conduite en état livresque
Poème: Conduite en état livresque

L'ivresse de la lecture me cause-t-elle des fantasmes?
   J'ai rêvé d'une rencontre avec une belle libraire
     Qui m'offre des livres pour me guider et me plaire,
      Oserai-je vous conter mes littéraires spasmes?

       La lecture a des risques, elle comporte des doutes
       Et n'est pas une ligne droite tracée sous le soleil.
      Ma libraire me chuchote des conseils à l'oreille
     Qui me permettent alors de ne pas faire fausse route.

   Tout lecteur a commis des erreurs de conduite
   Et des sorties de piste pour le moins déroutantes.
  Mais mon amie m'évite les manœuvres inquiétantes, 
   Corrige les trajectoires de mes vadrouilles fortuites.

     Quand nous nous retrouvons au fond du magasin,
      Ma bouche dit mes envies en un doux vibrato,
       Elle se livre à moi et, cerise sur le gâteau,
        Me susurre des idées à devenir zinzin.

         Car l'objet des mes rêves sort des sentiers battus,
          Elle coupe à travers champs, ignore les barrières,
           Contrôle ses dérapages, repousse les frontières
           Et reprend son parcours, toute bride abattue.

          Oui, ma libraire sait comment susciter le désir,
         Par défi, elle me dit : «Te voilà mûr pour Gracq!»
        Bouillant de volupté, je me pris pour un crack,
       Lus le maître en entier pour jouir de son plaisir.

      Ma livresque amoureuse, mon médecin de l'âme,
     Tu m’évites en lecture le zéro de conduite.
      Conduite accompagnée, tes leçons sont gratuites,
       Je te voue à jamais mon onirique flamme.

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