Dans le miroir trop vrai empli de certitudes
Une forme apparaît le matin au réveil :
Sa jeunesse d'hier tombe en décrépitude
Sous l’œil désobligeant du sablier qui veille.
C'est un corps tout fripé, happé par la vieillesse
Et par un jour de plus dans le couloir du temps,
C'est un corps surmonté d'une erreur de faciès
Dont les cernes marbrés ont gommé le printemps.
Les ombres du départ rôdent aux alentours,
Elles viennent nicher dans le creux de ses rides
Et coulent dans le lit de ruisseaux sans retour,
Hébétés et taris sur une peau aride.
La fatigue des os dans sa chair de silence
Rappelle aux cheveux blancs la frayeur du trou noir,
Or, l'éclat de ses yeux résiste à la violence
Et son esprit fait front au nom de la mémoire.
Car le désir de vivre est encore en son sein
Alors que l'hiver court sur sa peau et le mord.
Si la cabane frêle est tombée sur le chien
Le souffle est au combat car le chien n'est pas mort.